Lima, abril del 2006.
Ma chérie,
Il y a longtemps que je ne t’ai pas écrit, mais je pense souvent à toi, surtout pour les nuits avant de me coucher et les matins, quand je me réveille, je prends un café et m’allume une cigarette. Vous me manquez beaucoup, tous les jours, toues les nuits, tous les moments de ma vie. Je voudrais prendre un avion et te rejoindre à Madrid, à Paris ou à New York ; pour t’embrasser, te sourire, pour te toucher. Mais maintenant, je vie au Sud et toi au Nord de notre monde, et c’est impossible.
Je désirais mettre un peu de distance entre nous, je t’aimais et j’avais beaucoup besoin de vous, j’étais triste sans vous ; j’ai laissé l’Europe pour vous oublier et pour rompre la dépendance émotionnelle que j’avais avec vous. Je me souviens quand je vivais à Madrid, dans un quartier du centre de la ville, prés de votre maison, et vous m’appeliez les matins, quelque fois vous me réveilliez, quand je m’étais couchée très tard, et vous m’invitiez á prendre le petit déjeuner ensemble, dans une cafétéria que nous aimions.
Pour moi commençait un jour de félicité, je me préparais un café, me douchais, chantais comme une folle, et je sortais dans la rue pour chercher tes traces, ton parfum et ton envie de vivre. J’arrivais á notre rendez-vous et je t’attendais quelques minutes parce que souvent vous arriviez tard. Je regardais toutes les femmes qui entraient dans la cafétéria, mais je ne rencontrais pas votre sourire. Vous étiez très spéciale, et nous le savions. Tout á coup, tu entrais et mon cœur explosait de bonheur, nous nous souriions et tu t’asseyais en face de moi. Je te disais que je t’avais attendu beaucoup, mais tu commençais à parler de tes livres, de tes amis et de ta vie folle; je te regardais, t’écoutais, te souriais et oubliais tout. J’étais tombée amoureuse de vous et du vert de vos yeux, je rêvais de votre sourire, votre bouche, vos mains, votre manière de vous promener dans la ville, de vivre et de changer ma vie.
Nous parlions beaucoup, une heure, deux heures, je ne sais pas : d’art, de politique, de littérature. Le temps volait et nous avec le temps ; nous nous oubliions touts, tous le monde nous regardait, une cigarette, deux cafés, une caresse, tu as de feu ?. Je t’aimais, te désirais, tu ne savais combien, chaque jour un peu plus, je me perdais dans tes paroles, tes livres et tes désirs. Quand nous décidions de rester seules, sans les regards des gens, sans le bruit de la rue, tu me souriais et me proposais : « Chez moi ou chez toi ? ». « Je touchais le ciel avec un doit », « chez moi », nous nous promenions dans notre ville, il n’y avait personne dans la rue, il était très tard. Tes paroles, ma félicité, nos baisers ; « chez toi », je regardais les étoiles, je te faisais l’amour tous les jours et touts les nuits de ma vie. Dieu existait, nous le savions.
Ma très chérie, je n’ai pas besoin de te dire que tu me manques, et beaucoup, parce que ton absence, jour après jour, tes silences, minute après minute, ont été un tourment, pour moi. Aujourd’hui, je regarde par ma fenêtre et je vois que dehors il pleut et il y a le soleil aussi, je vis à Cusco, un petit village du sud du Pérou ; c’est l’été, le temps est bizarre ici. Je désire que tu m’appelles, que tu me cherches, que tu m’amènes à Madrid, à Paris, à Buenos Aires ou où tu veux. Je désire grandir et rêver avec toi pour me réveiller tous les jours de ma vie avec tes mains et ton sourire.
Aujourd’hui, c’est un jour de soleil, ma princesse, je regarde les Andes, je pense à vous et je suis heureuse. Où tu es maintenant ? Dans la rue, chez toi, avec quelqu’un ? Je t’écris cette lettre seulement pour te dire que ma vie a changé le jour où je t’ai connue, il y a cinq ou cinquante ans, je ne me souviens pas, que quelque fois je voudrais arrêter le temps et retourner à la rue Cabeza, au cinéma Bogart ou à la cinémathèque de Madrid. Tu te souviens? Nous avons été heureuses ensemble : chez moi, chez toi, chez nos désirs.
Les jours soleils, comme aujourd’hui, je regarderai les étoiles pour chercher vos yeux brillants, votre vert parfum, votre sourire inoubliable, et quand je le trouverai, si je le trouve, mon cœur explosera et je serais la personne plus heureuse du monde.